Développement Durable et packaging verre – une mise en commun par nature
Le dernier Conseil d’Administration du Cetie a confirmé l’extension des domaines d’activité du Cetie pour inclure désormais ce qu’on peut appeler, toute proportion gardée, les aspects « Développement Durable » de l’interprofession de l’embouteillage. En effet, le terme Développement Durable couvre tout un ensemble de considérations qui vise, en somme, la survie de l’humanité dans des conditions tant soit peu civilisées, face à la certitude que l’extrapolation de notre mode de vie actuelle ne cadre pas avec les ressources de la planète. Aux aspects environnementaux s’ajoutent donc des considérations économiques et sociétales plus larges. Même si ceci suppose certains changements dans nos façons de vivre, on retiendrait qu’il s’agit bien du principe d’un « développement », porteur a priori d’opportunités nouvelles.
Les stratégies Développement Durable
Si la sphère politique commence à intégrer l’importance du sujet, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à inclure dans leurs orientations stratégiques un volet Développement Durable. Cela peut évidemment prendre la forme d’une communication opportuniste à l’occasion, mais le sujet même et son inscription à priori dans la durée imposent des approches construites et le développement d’un cadre réglementaire et normatif spécifique et adapté.
L’intérêt croissant des entreprises à disposer de tels cadres reconnus dans le domaine du développement durable est manifeste dans différentes initiatives partant de groupements d’entreprises, tel que le BIER (Beverage Industry Environmental Roundtable - http://bieroundtable.com/). Dans un contexte plus spécifique à la réglementation en France il faut signaler par ailleurs l’implication des entreprises dans les travaux de la plateforme ADEME-AFNOR pour l’affichage environnemental des produits de grande consommation, effectués en vue de concrétiser les prescriptions de la loi « Grenelle » prescrivant la mise en place d’un affichage environnemental obligatoire (http://affichage-environnemental.afnor.org/). Cette plateforme, ouverte à toutes les contributions, couvre l’ensemble de produits vendus dans le commerce – l’alimentation, l’habillement, les meubles, les articles de sport, les produits d’hygiène, etc... Outre les entreprises et les filières industrielles, la plateforme réunit l’ensemble des parties prenantes : les associations de consommateurs, les organisations de défense de l’environnement, les distributeurs, les représentants de l’administration, les experts en analyses environnementales, etc.
« Cycle de vie » de l'emballage
Le Développement Durable implique naturellement une telle action concertée car un produit ne peut être utilement considéré isolé du contexte global. C’est ainsi que la mesure de l’impact environnemental effectif d’un produit doit inclure toutes les étapes de son « cycle de vie » – partant des ressources minérales, hydrauliques, biologiques ou énergétiques, prélevées en amont, pour permettre sa production, jusqu’à son utilisation par le consommateur et son devenir comme déchet, en passant par les transports et emballages intermédiaires utilisés. « L’analyse de cycle de vie » est en effet devenue la base pour tout chiffrage des impacts associés à un produit et l’identification et suivi des actions d’amélioration.
Toutefois, ce type d’analyse souligne la réalité qu’une entreprise ne dispose pas des moyens d’agir sur toutes ces différentes contributions. Un exemple en est les impacts associés à la production de l’électricité qui varient de façon notable selon le contexte national. Par ailleurs, le comportement des consommateurs peut avoir une influence importante sur le bilan environnemental globale d’un produit. Dans le cas d’un produit embouteillé ceci peut intervenir à travers leur niveau de participation au tri sélectif pour les emballages vides. Cette participation peut à son tour dépendre des moyens de tri sélectif mis en place dans les communes et l’adéquation des circuits de valorisation.
Éco-conception de l'emballage
C’est dans ce contexte que le Cetie propose désormais d’agir, en tant que point de rencontre de l’interprofession de l’embouteillage, pour élaborer les référentiels utiles pouvant être proposés le cas échéant pour la normalisation AFNOR/CEN et ISO. Parmi les sujets identifiés par nos membres figurent certains aspects de l’éco-conception. En effet il ne suffit plus d’assurer uniquement les performances fonctionnelles des assemblages formant les emballages (bouteille + bouchage + surbouchage + étiquettes + adhésif), qui est le domaine d’action historique du Cetie, mais d’en assurer également par exemple leur compatibilité effective avec les procédés de recyclage matière. Evidemment de telles actions seraient conduites en collaboration avec les organisations nationales engagées dans les problématiques de recyclage – EcoEmballages/Adelphe et l’ADEME. Par ailleurs le Cetie doit être en mesure de réunir les informations consensuelles sur les « bonnes pratiques » utiles pour répondre à des demandes du type « empreinte carbone ».
Le Cetie s’engage donc résolument dans le mouvement vers le Développement Durable, et est ouvert à toutes les propositions de thèmes de travail.
N. Harris - Cetie General Secretary for french Magazine Liquides & Conditionnement Avril 2011
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